Thomas Bartherote, réside du 14 janvier au 15 février 2019 à la maison des écritures pour travailler sur son deuxième roman.
Thomas Bartherote a 33 ans. Il est journaliste et vit dans notre département. Il dirige un hebdo Toulousain sur la vie régionale culturelle : Flash !
Son premier roman, La joie de vivre est édité au Serpent à plumes.
Un homme se lève et va acheter une baguette de pain. Quoi de plus simple, de plus banal ?
Sauf que notre héros souffre d’un mal peu anodin. Comme tout individu, cet homme est le centre du monde. Narrateur, il nous fait partager son corps, ses moindres mouvements, ses sentiments et impressions. Le lecteur se trouve ainsi embarqué dans le point de vue du héros. Il évolue par lui et en lui, à la façon d’une caméra subjective, comme dans un jeu vidéo.
Le chemin vers la boulangerie est une souffrance infinie. Chaque seconde est décortiquée, vécue comme une succession de décharges atomiques.
La Joie de vivre est comme un roman GoPro de l’infini petitesse du quotidien.
"Premier pas. J'aurais pu poser mon pied n'importe où, mais j'ai choisi cet endroit. Au moins c'est plat. Plainte de la semelle. Incohérence et violence du contact. Mes yeux pourraient se liquider. Ça ne changerait rien. Je me guide vers l’embrasure, vers la serrure. Je porte mes chaussures comme si j'avais dansé seul pendant des heures. J'avance encore."
La joie de vivre rappelle le Molloy de Beckett ou Mes Amis de Bove. Telle une nouvelle de Lovecraft, le narrateur vit une descente vers l’enfer.